AYAME : VIVE TENSION. LA POPULATION SE SOULEVE CONTRE LES FRCI. UN JEUNE ABATTU
Une vive tension prévaut à l’heure actuelle à Yaou, une nouvelle sous préfecture situé à 15 Km d’Ayamé.
Les faits : ce matin, deux éléments des FRCI, la milice privée de Dramane ont fait irruption dans le village et ont mis un jeune aux arrêts en l’accusant de cacher des armes dans son campement. Devant le refus du jeune d’admettre ces mensonges, il a été conduit manu militari dans son campement ou après une fouille minutieuse des miliciens de Ouattara, ils n’ont rien trouvé. Les jeunes avaient entre temps prévenu la gendarmerie qui n’a pas jugé utile d’intervenir. Revenu donc du campement, ils ont abattu le jeune devant tout le monde au terrain du village.
Les populations se sont révoltées et les FRCI ont trouvé refuge dans le quartier Dioula de la sous préfecture. A l’heure où j’écris ces lignes, la gendarmerie vient enfin d’arriver sur les lieux et tente d’exfiltrer les miliciens à la solde du régime de Dramane. Il faut préciser que Yaou est pris pour cible parce que village de Kacou Brou dit Maréchal KB, commandant de la police maritime, parrain de la FESCI actuellement en exil quelque part dans la sous région.
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Une fois encore, les faits, rien que les faits, viennent contredire le discours démagogique de Ouattara qui affirmait sur les chaines de télévisions internationales que la sécurité était totalement rétablie en CI.
C'est aux environs de 16h que les Frci ont fait irruption dans le village. Un jeune du nom de Adoulé Amichia Eric, environ 34 ans, qui est originaire de Bassam de par son père et de Toumodi de par sa mère, vit dans ce village de Yaou voilà environ 5 à 6 mois, chez des amis, à cause de ce qui se passe dans le pays. Il y pratique le métier de pêcheur sur le lac pour se nourrir et survenir à ses besoins.
Ce jour donc, quand les Frci arrivent dans le village, Eric est en compagnie de ses amis en train de boire du bangui à la gare à l'entrée du village. C'est là que se trouve le "banguidrome". Les Frci sont allés se saisir de lui en prétextant qu'il détient des armes. Il est aussitôt conduit dans le domicile où il a sa chambre. Après les fouilles, point d'armes. Mais ces messieurs des Frci ne désarment pas. Ils sont informés qu'il pratique la pêche sur le lac et qu'il a un campement dans ce lieu. Cap est mis sur Adi n'gouan où se trouve le campement. Cette deuxième fouille s'avère infructueuse. Ils reviennent donc au village avec le jeune, mais arrivés sur le terrain de fotball qui se trouve à la gare, l'un des Frci dit ceci: Même si on n'a pas trouvé d'armes pourquoi ne pas le tuer, de toutes les façons c'est un pro-GBAGBO.
Voilà comment, ils l'ont abattu aussi simplement.
Après le tir, le village de Yaou est rentré en ébullition, les villageois se sont revoltés et passé à tabac ces malfaiteurs qui ont été désarmés. La gendarmerie sur place tente de calmer les esprits mais la situation reste encore explosive.