Côte d’ivoire : Assassinat de Dosso Adama, des témoignages qui innocentent Dogbo Blé

Publié le par thruthway

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Un autre témoin, en la personne de l’épouse du colonel-major Dosso, a été appelé à la barre hier. Selon Le Patriote (pro-ouattara), la veuve Dosso Murielle a expliqué ce que faisait son époux au Golf Hotel. « Mon époux n’était jamais parti au Golf, ce fut la première et la dernière fois pour lui de se rendre au Golf...Il y est allé par un hélicoptère de l’ONUCI. Il partait répondre à un appel du Président Alassane Ouattara qui voulait qu’il s’occupe de la rotation du Grumman présidentiel ». Quant à Le Nouveau Réveil (proche du camp Ouattara), il fait savoir que Dame Dosso a accablé Dogbo Blé car elle a indiqué que c’est de retour du Golf que son mari a été interpellé par les éléments de la Garde Républicaine.

 

Non !  La veuve a plutôt a accablé le régime Ouattara, écrit Le Temps (journal de l'opposition). Il se demande ce qui a motivé le colonel-major à passer le blocus du Golf à pied, après son audience avec Ouattara et Hamed Bakayoko. D’ailleurs, il ressort que madame Dosso Murielle a dit que lorsqu’elle a eu les nouvelles de l’interpellation de son époux, elle a été voir le général Dogbo Blé pour se renseigner, mais « ce dernier a dit qu’il ne savait rien de cette histoire ». Elle aussi cité le commissaire du gouvernement Ange Kessy qui les a perquisitionnés durant la crise. Fort de ces témoignages, Notre Voie affirme que le piège se referme sur le RDR, parti au pouvoir. Il se demande pourquoi le colonel-major n’est plus retourné avec l’hélicoptère de l’ONUCI, pourquoi il s’est fait passer pour un Camerounais et a voulu rencontrer le général Dogbo Blé et pourquoi le sergent-chef Lago Léo qui accuse le général a-t-il été arrêté au Golf alors qu’il répondait à un rendez-vous de Koné Zackaria, et pourquoi l’avocat du RDR, avocat de la partie civile, déteint-il ses portables ?

 

Le 12 mars 2010, le colonel-major Dosso Adama a quitté la maison, le matin, pour se rendre au Golf Hôtel au quartier général d’Alassane Ouattara. Malade, et sous traitement, il a pris ses médicaments, qu’il a rangés soigneusement dans sa mallette. Avant cette date, selon son épouse, Dosso Adama ne s’était jamais rendu  au Golf. Ce jour-là, le colonel-major partait à la rencontre  d’Alassane Ouattara à la demande de ce dernier. Il est monté à bord de son véhicule et a pris la direction de l’ancien hôtel Sebroko, siège de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Là, il a emprunté l’hélicoptère de l’Onuci en laissant son véhicule sur place, pour se rendre au Golf. 


Dans la même journée, il se retrouve à pied à un poste de contrôle des FDS tenu par le sergent Toualy aux environs  de 17h. Pourquoi ? Le procès n’a pas permis d’y répondre. Mais le fait est que le colonel major Dosso Adama s’adresse de plein gré au sergent Toualy, qui est le chef du dispositif selon les dires de ce dernier. Il se fait passer pour un citoyen camerounais, et demande à rencontrer le général Dogbo Blé. Le sergent Toualy qui le reconnaît, lui demande de présenter ses pièces. Le colonel à la retraite dévoile son identité réelle, puis il réitère sa requête de croiser le général Dogbo Blé. Mais il insiste pour que les choses se fassent dans la discrétion. Surtout il ne veut pas être vu par les éléments de l’Onuci.  Le sergent Toualy procède à une fouille et découvre, dans un agenda du colonel Dosso, un document sur lequel est mentionne «Plan d’attaques simultanés d’Abidjan». 

 

Le colonel-major a été installé sur une chaise, placé à l’écart, de sorte que personne ne l’aperçoive en ce lieu. 


Le sergent Toualy et le colonel Dosso se sont entretenus pendant environ  une demi-heure. Aux environs de 18h 30 min, une escorte est arrivée sur les lieux. Selon les témoignages des militaires venus le chercher, le colonel Dosso Adama n’avait pas l’air inquiet. Il affichait plutôt la sérénité sur  le visage. Le colonel à la retraite a embarqué avec eux,  à bord d’un véhicule double cabine, et ils ont quitté les lieux, aux environs de 19h. Dosso Adama était assis entre deux militaires. Ils font croire qu’ils le conduisent à la gendarmerie de N’Zianouan. Selon les témoignages desdits militaires, le colonel à la retraite reste calme. Après quelques minutes de route, ils sont au PK 49 sur l’autoroute du Nord. Le véhicule stationne brusquement. Certains militaires descendent du véhicule.

 

Lago Léo intime l’ordre au colonel-major de descendre à son tour. A ce moment précis, il y a un convoi de la Licorne qui passe. Toh Ferdinand  dit a Lago Léo : «Fais attention, il y a un convoi de la Licorne qui arrive». A peine le dernier véhicule est passé, que deux coups de feu sont partis. Après le forfait Lago Léo demande à ses collègues de l’aider à cacher le corps, mais personne ne lui vient en aide. Il se débrouille comme il peut  en couvrant le corps avec quelques herbes. Quelques jours plus tard, le corps sera découvert par des jeunes du village de PK 49. «Ils ont vu les herbes pliés, ils ont cru qu’il y avait un pneu là. Parce que c’est souvent le cas. Ils sont partis et ils ont vu le corps. Ils sont venus m’informer et nous sommes partis voir. C’est ainsi que nous avons entamé les démar-ches», a soutenu le chef de village.


Problème.  Premièrement, Toualy soutient avoir eu au téléphone d’abord le chauffeur du général Dogbo Blé Brunot, puis le général Dogbo Blé lui-même qui lui aurait dit qu’il envoie des gens prendre le colonel Dosso. Ce que les deux ne reconnaissent pas du tout. 


Deuxièmement, le sergent Lago Léo qui avoue avoir tué le colonel Dosso, affirme qu’il a reçu l’ordre du capitaine Kipré Yagba, chef de cabinet du général Dogbo qui disait agir au nom de son patron. Ce que ce dernier réfute également.


Question : pourquoi l’instruction n’a-t-elle pas exploité au moins les téléphones du sergent Toualy et du général Dogbo Blé ? Mystère !  

 


                                                                                                                                 César Ebrokié

 

Publié dans Actualité judiciaire

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