Côte d’ivoire : Crise post-electorale: Soro et 10 chefs de guerre poursuivis à Paris

Publié le par thruthway

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« L'affaire Michel Gbagbo » connaît un rebondissement en France. Depuis hier lundi 25 juin, Maître Habiba Touré, Avocate franco-ivoirienne de la famille Gbagbo et principalement du fils aîné d'origine française du président ivoirien, a déposé une plainte près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris, avec constitution de partie civile, pour « enlèvement, séquestration et traitements inhumains et dégradants ».

 

Faut-il le rappeler, cela fait environ quinze (15) mois que Michel Gbagbo est détenu à la prison civile de Bouna, au Nord de la Côte d'Ivoire, depuis la fin de la crise postélectorale le 11 avril 2011. La plainte de Me Habiba Touré, déposée devant le Doyen des juges d'instruction, vise Soro Kigbafory Guillaume, ainsi que dix (10) chefs de guerre.

 

Une source judiciaire proche du Tribunal de Grande Instance de Paris avec qui nous avons conversé hier par e-mail via Internet, nous a fourni la liste exhaustive des mis en cause. Il s'agit de Chérif Ousmane, Issiaka Ouattara dit Wattao, Fofié Kouakou Martin, Touré Hervé Pélikan dit Vétcho, Morou Ouattara, Ousmane Coulibaly alias Ben Laden, Koné Gaoussou dit Jah Gao, Losséni Fofana dit Loss ou Cobra, et de deux chefs de guerre anonymes que son Zoumana Ouattara et Dramane Traoré.

 

(…) Ce n'est pas la première fois que Me Habiba Touré saisit la justice française sur le cas Michel Gbagbo. Déjà le 18 novembre 2011, l'avocate de la famille du Président Laurent Gbagbo avait déposé une plainte similaire devant le Procureur  de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paris.

 

Mais elle avait été déboutée par le Parquet, qui avait à l'époque estimé que sa requête était mal fondée. « Celui-ci (le Procureur) a classé la plainte sans suite en m'indiquant que la coutume internationale ne lui permettait pas d'engager des actions contre des agents d'un État étranger », nous a expliqué Me Habiba Touré, hier.

 

S'inspirer de l'affaire Guy-André Kieffer

 

Tirant les leçons de cette déconvenue judiciaire, l'avocate s'est entourée de toutes les garanties juridiques afin de permettre à cette nouvelle action en justice de prospérer. Me Habiba Touré indique qu'elle s'est inspirée du dossier Guy-André Kieffer, du nom du journaliste franco-canadien qui a disparu à Abidjan le 16 avril 2004, pour relancer la procédure. « Cette plainte est différente de la précédente. La nouvelle plainte, avec constitution de partie civile (la Française Jacqueline Chamois, mère de Michel Gbagbo, ndlr), se trouve entre les mains du Doyen des Juges d'Instruction près le Tribunal de Grande Instance de Paris. Il s'agit d'obtenir la désignation d'un Juge d'Instruction afin que ce dernier puisse, comme le Juge Patrick Ramaël dans le dossier Kieffer, mener un certain nombre d'investigations pour voir si effectivement Michel Gbagbo a été illégalement détenu pendant des mois. Et que les mis en cause soient mis en examen voire qu'il délivre des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre des personnes accusées », a clarifié Me Touré.

 

En clair, l'avocate de la famille Gbagbo veut obtenir une commission rogatoire depuis Paris pour instruire le dossier Michel Gbagbo. Et elle ne s'en cache pas. « Il est à rappeler que dans le dossier Kieffer, le Juge Ramaël avait convoqué la Première Dame Simone Gbagbo et (feu) le Ministre Bohoun Bouabré à des auditions sans que l'on invoque la « coutume internationale ». Il revient donc aux autorités françaises de montrer autant de diligence pour Michel Gbagbo, qui est aussi un ressortissant français », s'est justifié Me Habiba Touré.

 

 

Source : L’Inter

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