Côte d'ivoire: Rapport de l'onu, "une compilation de mensonges" (Guillaume Soro)

Guillaume Soro l'un des chefs (avec Alassane Ouattara) de la rébellion qui ensanglanta la Côte d'Ivoire pendant plus de 10 ans, a affirmé hier lors d'une conférence de presse à laquelle participait Kablan Duncan, que le rapport publié par les experts des nations unies, et qui accusait plusieurs proches du président Gbagbo d’être les auteurs des attaques armées contre les positions des soldats pro-Ouattara, est une compilation de rumeurs et d’écrits de presse souvent non fondées. En d'autres termes, Guillaume Soro qui devrait pourtant se réjouir de la sortie de ce rapport affirme que sur ce coup là, les experts des nations unies ont menti dans leur rapport.

 

Pas besoin d’être un expert pour comprendre la raison de ces paroles assez fortes contre l'ONU. Le rapport de l'ONU avait en effet accusé Guillaume Soro d’être en relation avec des partisans du président Gbagbo afin de déstabiliser le régime Ouattara. Lors de la sortie de ce rapport le 17 avril dernier, nous avions déjà fait cette remarque sur cette page. Les experts de l'ONU qui avaient affirmé avoir collaboré avec l'exécutif ivoirien, en publiant cette version des faits, en réalité prenaient fait et cause pour l'un des camps engagés dans la succession d'Alassane Ouattara, ce grand malade, dont personne ne peut parier un centime sur le fait que sa santé lui permette d'arriver au terme de son mandat. Les experts s'étaient en effet servis interceptions téléphoniques pour affirmer que Guillaume Soro avait eu des contacts avec l'un des supposés déstabilisateurs du régime Ouattara. Qui pouvait avoir à dispositions ces soi-disant écoutes téléphoniques. Surement le ministre chargé de la sécurité du régime Ouattara, c'est à dire Ahmed Bakayoko ministre de l’intérieur. La sortie de vendredi de Guillaume Soro est donc une réponse non pas aux experts, mais à ceux qui leur ont fourni ces informations qui ne peuvent être que des membres du gouvernement Ouattara.

Au delà des luttes internes au sein du régime Ouattara, c'est toute la crédibilité du système des nations unies qui est remise en cause. Comment comprendre en effet que de soi disant experts, sur la base de rumeurs ou de luttes d'influence entre brigands que l'organisation qu'ils représentent installa au pouvoir, puissent écrire un rapport aussi ridicule, et le soumettre à l’appréciation du conseil de sécurité. Un rapport dont une première lecture laissait apparaitre la volonté manifeste pour les nations unies de mettre la pression sur tous ceux qui d'une façon ou une autre essaient de défendre le président Gbagbo. le fait qu'un des poulains de la fameuse communauté internationale renie aujourd'hui ce rapport qui aura couté des millions d'euro nous conforte dans l'idée selon laquelle, plus que jamais le monde a besoin de connaitre la vérité sur ce qui depuis septembre 2002, se passe en Côte d'Ivoire.

ACC- Côte d'Ivoire