Entrave à la liberté d’expression, la JFPI à tous les jeunes« RESTEZ MOBILISES POUR LE PROCHAIN GIGA-MEETING» !

Publié le par thruthway

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Le samedi 15 octobre 2011, un meeting projeté par la jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) a été réprimé par les Frci sous le regard bienveillant de l’Onuci et des Forces Licorne ayant intervenu dans le conflit postélectoral en Côte d’Ivoire pour, selon eux, installer la démocratie. Dans cette déclaration nous vous livrons, à travers des faits et des analyses, les traits caractéristiques de cette démocratie.

Les faits

Dans le cadre de la reprise de ses activités politiques, après l’arrestation du président Laurent Gbagbo, la jeunesse du Fpi a élaboré un vaste programme de sensibilisation et de remobilisation de ses structures de base. Ce programme devrait être couronné par un grand meeting de libération pour l’instauration d’un Etat de droit dans notre pays le samedi 15 octobre 2011 à 14h à la place Cp1 de Yopougon.  La Direction du parti réunie en secrétariat général a validé ledit programme.

Ainsi depuis le 3 octobre 2011, des tournées ont étés organisées dans toutes les fédérations du district d’Abidjan sauf Abobo Anyama où nous avons estimé que le climat n’était pas encore favorable. Sur recommandation de la Direction du parti, toutes nos délégations avaient une feuille de route dans laquelle il n’était nullement mentionné des actes d’incivismes à l’encontre de l’actuel chef de l’État, non plus moins une défiance à son autorité. Le rôle des missions était d’appeler à la sensibilisation pour une mobilisation exemplaire le samedi 15 octobre 2011 pour démontrer au monde entier l’attachement du peuple ivoirien à son leader charismatique, le Président Laurent Gbagbo.

A partir du 3 octobre dernier c'est-à-dire 2 semaines avant le meeting nous avions adressé des courriers aux autorités en charge de la sécurité des Ivoiriens afin d’assurer l’encadrement de ce grand rassemblement. Des courriers ont donc été envoyés aux autorités suivantes :

Au Premier ministre, ministre de la Défense

Au ministère délégué à la Défense

Au ministre d’Etat, ministère de l’Intérieur

Au Directeur de la police nationale

Au commandement supérieur de la gendarmerie

Au Préfet de police

A l’escadron de gendarmerie de toit rouge (Yopougon)

Au district de police de Yopougon

Au 19è arrondissement de Yopougon

A la caserne Bae de Yopougon

A l’adjoint du représentant de l’Onuci

A la division des Droits de l’Homme de l’Onuci.

En plus de ceci nous avons adressé pour information des correspondances à toutes les représentations diplomatiques accréditée en Côte d’Ivoire notamment la France, les Etat Unis, la Russie, l’Angleterre, la Chine, l’Allemagne, le Canada… pour ne citer que celles là. Aussi, avions-nous informé par écrit la représentation de l’Union européenne, de l’Union africaine et du facilitateur représentant le Président Blaise Compaoré du Faso. A cela, il faut ajouter toutes les confessions religieuses à savoir le Cosim, le Cni, L’Aeemci, L’Evêque d’Abidjan, le Noce Apostolique, et toutes les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme telles que :

Amnesty international

La Lidho

L’Apdh

La Commission nationale des Droits de l’Homme.

Nous croyions avoir pris toutes les dispositions légales pour la tenu du meeting, lorsque, accordant une audience à la direction du Fpi, pour débattre des questions liées aux élections législatives et la sécurité des Ivoiriens, le mercredi 13 novembre 2011, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur dit ne pas être informé de la tenue du meeting de la Jeunesse du Fpi et souhaiterait son report.

Ce même mercredi à 11h, le préfet de police d’Abidjan a reçu en audience le comité d’organisation du meeting. Après des échanges, il a été convenu que le préfet de police enverrait un détachement pour assurer la sécurité du meeting conformément à ses devoirs et obligations, comme il a lui-même souligné. Il a donc commis son adjoint le commissaire Dosso de veuillez au bon déroulement dudit meeting. Aux environs de 18h le lieutenant Ekolan de la préfecture de police d’Abidjan joint le président du comité d’organisation du meeting pour lui signifier qu’il venait d’être désigné pour conduire le détachement sur la place Cp1 de Yopougon où a lieu le meeting du samedi 15 octobre 2011.

Le jeudi 14 novembre 2011, une délégation du Fpi composé du comité d’organisation et conduite par le ministre Amani N’Guessan Michel a rencontré le directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, monsieur Bamba Cheick Daniel. Cette délégation a apporté des preuves, à savoir, la décharge du courrier et le reçu remis aux organisateurs par le service courriers dudit  ministère. Au vu de ces preuves le directeur de cabinet a promis rappeler la délégation dans la soirée après entretien avec son ministre. Appel que nous avions attendu en vain.

Le vendredi 14 octobre à 10h la direction du parti, n’ayant plus reçu d’appel de monsieur Bamba Cheick Daniel a conclu que le meeting était tenable et a demandé à sa jeunesse de prendre toutes les dispositions pour le succès dudit meeting.

A notre grande surprise, le vendredi 14 octobre à 20h monsieur Bamba Cheick Daniel lit un communiqué à la télévision nationale signé du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur n’interdisant pas formellement le meeting mais met en garde les organisateurs contre «tout propos de nature subversive, tout acte de violence, toute atteinte à l’autorité de l’Etat ou actes d’incivisme» au cours du dit meeting. Chose qui n’était d’ailleurs pas dans leur fil conducteur. Le même vendredi soir, la direction du parti vu l’ambiguïté du communiqué donne instruction à sa jeunesse de surseoir au meeting.

Le samedi matin 15 octobre 2011 le comité d’organisation s’est rendu sur les lieux pour porter l’information du report du meeting aux camarades, pendant que le secrétaire national de la Jeunesse du Fpi par intérim s’entretenait avec la presse pour annoncer le report du meeting. A notre grand étonnement nous avons trouvé sur le site du meeting sept (7) cargos des Frci, douze (12) véhicules de combats de l’Onuci et des militants du Rdr identifiable par le port des teeshirts à l’effigie du chef de l’Etat, monsieur Dramane Ouattara, étaient postés à toutes les voies menant à la place du meeting. Des éléments Frci venus spécialement de Korhogo identifiable par leurs cargos étaient postés au village de la liberté non loin du lieu du meeting. Approché par le comité d’organisation pour savoir la raison de leurs présences sur les lieux, le responsable du détachement des forces de l’onuci a dit sans ambages qu’il a reçu l’ordre du ministère de l’Etat, ministère de l’Intérieur de «mater tous ceux qui viendraient à ce rassemblement». Par conséquent pendant qu’il nous donnait l’ordre de quitter les lieux immédiatement, les Frci dans une rage noire se mettaient à bastonner tout le monde, même des cercueils disposés pour les veillées funèbres du vendredi soir furent détruits.

Notre analyse

Ces faits montrent à l’évidence, un recul démocratique d’au moins 29 ans. En effet :

En 1982, le camarade Laurent Gbagbo devait animer une conférence publique au théâtre de la cité à Cocody, à l’invitation des étudiants de la faculté de Droit. Tôt le matin, tout le secteur était bouclé par des hommes en arme. Des loubards étaient aussi postés dans les environs. Des informateurs avaient averti le conférencier de ne pas effectuer le déplacement sinon il serait arrêté. Un complot venait ainsi d’être déjouer. Le même soir des officiés de l’armée ivoirienne de la même région et du même groupe ethnique que le conférencier ont produit une déclaration à la télévision nationale condamnant les actes de nature insurrectionnels de monsieur Laurent Gbagbo. Des camarades lui conseillaient pour des raisons de sécurité la route de l’exil.

Le 18 février 1992, alors que le Fpi et son leader le camarade Laurent Gbagbo et tous les démocrates projetaient une marche pacifique pour demander que justice soit faite contre les auteurs des violences perpétrées sur les étudiants de la cité de Yopougon en Mai 1991, des loubards ont été positionnés dans certains endroits du plateau dont le palais de justice. Et avant même l’entame de la marche tout le Plateau était en feu, des magasins étaient détruits et des véhicules calcinés dont celle du leader de l’opposition Laurent Gbagbo. Suite à ces événements le camarade Laurent Gbagbo et plusieurs démocrates ont été arrêtés pour casse et destruction de bien publics. Ils seront condamnés et jetés à la Maca comme des bandits.

Ces deux événements cités plus haut ressemblent à la situation du samedi 15 octobre dernier. Car avant notre arrivée sur les lieux pour demander à nos militants et tous les démocrates qui convergeaient en grand nombre sur les lieux de retourner chez eux suite au report du meeting annoncé par le secrétaire national de la Jeunesse du Fpi par intérim, le Camarade Koua Justin sur instruction de la direction du parti, les Frci, sensées être des forces au service du peuple ivoirien et les loubards faisaient la garde. Ils avaient pour mission de mettre tout Yopougon en feu et de faire endosser la responsabilité aux organisateurs du meeting, comme l’a bien signifié le communiqué de monsieur Bamba Cheick Daniel.

C’est ce complot que la Jeunesse du Fpi a vu venir, raison pour laquelle elle a décidé du report pur et simple de son meeting dès 9 heures de la même journée en animant une conférence de presse au siège du Cnrd.

Ces faits démontrent que la Côte d’Ivoire est retournée au régime du Parti-Etat liberticide comme en 1982 et en 1992, et de nature sanguinaire comme à l’époque coloniale sous le régime de l’indigénat avec les gardes cercles devenus les chefs de zones en 2011. Comme à ces époques, il y avait suffisamment de troupes pour mâter les manifestations démocratiques mais jamais assez pour sécuriser les démocrates.

Comme en 1982, l’exil était le seul choix pour exprimer librement ses pensées car à l’intérieur du pays la liberté d’expression était synonyme d’insurrection.

Comme en 1992, les bourreaux sont en liberté et les victimes en prison.

Comme à l’époque coloniale, les chefs rebelles, à l’image des gardes cercles, ont droit de vie et de mort sur les «indigènes» avec la bénédiction de l’armée française.

Notre position

 

La Jeunesse du Fpi s’indigne du comportement des autorités en charge de la sécurité du peuple ivoirien, démontrant à travers le communiqué du ministère d’Etat, ministère de l’intérieur la faillite de l’Etat en matière de sécurité. La Jeunesse du Fpi constate avec amertume que les autorités actuelles manœuvrent pour étouffer ou contraindre l’opposition à se taire à jamais à travers des actes d’intimidations, de menaces et d’enlèvement, pendant qu’à l’opposé les militants du Rhdp tiennent des meetings et des manifestations de soutien à leurs leaders sous protection des Forces républicaines de Côte d’Ivoire et celles de l’Onuci.

 

La jeunesse du Fpi constate encore que les conditions sécuritaires ne sont pas réunies pour des élections législatives; car mâter les meetings de l’opposition et les disperser ne peut favoriser une campagne électorale égalitaire pour tous les candidats. La Jeunesse du Fpi ne saurait tolérer ces actes des autorités gouvernementales qui sont de nature à fragiliser la cohésion sociale, alors que le Fpi croyant à leur bonne foi se prépare pour les élections législatives à venir.

 

La Jeunesse du Fpi constate que l’Onuci en déployant cet arsenal de guerre n’a pas pris conscience qu’après sa guerre contre la Côte d’Ivoire, le peuple ivoirien aspire à la paix et à la liberté. La Jeunesse du Fpi félicite tous les militants et tous les patriotes de tout bord pour leur attachement au Président Laurent Gbagbo. La Jeunesse du Fpi félicite la direction du Fpi pour sa clairvoyance et son esprit d’anticipation qui à éviter à la Côte d’Ivoire d’enregistrer des actes inutiles de violences envisagées par des personnes étranges contre ses militants. La Jeunesse du Fpi présente toute sa compassion aux blessées et leur souhaite un prompt rétablissement.

 

La Jeunesse du Fpi appelle les militants du Fpi et tous les démocrates de la Côte d’Ivoire ainsi que ceux du monde entier à rester toujours mobilisés pour la cause du Président Laurent Gbagbo.

 

La Jeunesse du Fpi rappelle à la communauté nationale et internationale qu’elle se battra conformément aux dispositions de la constitution ivoirienne avec détermination jusqu’à ce qu’advienne un Etat de Droit où seul le respect des lois est gage de sécurité et de liberté. La Jeunesse du Fpi rappelle qu’il s’agit d’un report de son meeting et non d’une annulation; par conséquent elle demande à tous les démocrates de rester à l’écoute de la prochaine date de la tenu du giga-meeting pour exiger la libération de notre leader le Président Laurent Gbagbo.

 

La Jeunesse du Fpi tout comme la direction du Fpi en appelle, «conséquemment, à la mobilisation et à la vigilance de tous et de chacun, pour poursuivre le combat de la vérité, de la justice et de la démocratie, piliers de l’action du Président Laurent Gbagbo dont la libération et celle de ses collaborateurs constituent la priorité du moment. C’est un passage obligé pour la paix en Côte d’Ivoire».

 

Fait à Abidjan, le 18 octobre 2011

 

Pour le Ben de la Jfpi

Le secrétaire national par intérim

 

Le camarade Koua Justin

Publié dans Actualités politiques

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