Giga meeting du Fpi à Yopougon, Amani N’Guessan : “Que les Frci se tiennent à l’écart”. Ce que vous devez savoir…
Le président du comité d’organisation de la rentrée politique du Fpi prévue le 21 janvier prochain à la place Ficgayo de Yopougon a livré le sens de cette importante manifestation. Michel Amani N’Guessan a entretenu hier la presse au siège du Cnrd à Abidjan-Cocody. Il a expliqué que la rentrée politique du Fpi est le lieu de réflexions et de pause pour envisager l’avenir. Selon l’ancien ministre de la Défense, le rendez-vous du 21 janvier 2012 est celui de la remobilisation des troupes en guise de solidarité pour les milliers d’exilés et les nombreux prisonniers politiques. Dont, a-t-il souligné, le premier chef est le Président Laurent Gbagbo.
«Ce n’est pas un meeting de soutien tout court, mais une rentrée politique qui englobe le meeting de soutien aux prisonniers et aux exilés», a-t-il clarifié. Avant de revenir sur les dures épreuves que connaît actuellement le Fpi dans son fonctionnement. «Depuis le 11 avril 2011, le Fpi a été renversé de façon brutale et tragique et cela a créé une désarticulation des structures du parti. Le Fpi a des problèmes pour organiser ses manifestations publiques. Pour nous, la démocratie est mise à mal et la Côte d’Ivoire a fait une sortie de route », estime Amani N’Guessan. Qui a rappelé toutes les violences qui ont émaillé les manifestations du Fpi à Koumassi, Port-Bouët et Bonoua.
Le conférencier dit ne pas comprendre les violences et la brutalité gratuites exercées contre le Fpi. «Aujourd’hui, les Ivoiriens doivent aspirer à nouveau à un Etat de droit et à la démocratie. Il y a dans ce pays, une absence de liberté et une dictature naissante qui a vu mourir le ministre Bohoun Bouabré.» Et de façon ironique, il a déclaré : «On est dans un pays supposé extrêmement démocratique puisque c’est au nom de la démocratie que nous avons été bombardés». Selon lui, le Fpi et tout le pays sont dans le désarroi en ce sens qu’avec Ouattara, «on voit l’armée partout jouir d’une impunité. On voit les policiers, gendarmes, militaires, Frci et ex-rebelles. Notre armée est désarticulée, tout est compliqué.»
Répondant aux soucis liés à l’aspect sécuritaire du meeting du 21 janvier, le secrétaire général adjoint du Fpi chargé de la sécurité a donné l’assurance que toutes les dispositions sont prises pour le bon déroulement de la manifestation. A ce sujet, il a révélé que le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et celui délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, ont donné leur accord pour la sécurisation de l’événement. Au dire de l’ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, Hamed Bakayoko lui a suffisamment donné la garantie que les Frci ne seront pas à ce meeting. Il reste, selon Amani N’Guessan, l’accord du maire de Yopougon afin d’être situé sur la disponibilité de l’espace devant abriter la rentrée politique. Il a profité pour réaffirmer l’option fondamentale du Fpi qui, à l’en croire, reste attaché à la transition pacifique. «Nous ne changerons pas de méthode de lutte. Nous n’irons pas à ce meeting avec une arme.
D’ailleurs, le Fpi n’a pas de bandes armées», a indiqué le président du comité d’organisation. Qui a fait remarquer que pour animer un meeting, une simple information des autorités suffit et non leur autorisation. Mais, il a déploré que sous Ouattara, «une simple démarche administrative est devenue la croix et la bannière.» Interrogé sur la possibilité d’entrer du Fpi au gouvernement, il s’est voulu clair : «pour nous, la priorité c’est la mobilisation pour nos exilés et nos prisonniers. Entrer au gouvernement pour aller faire quoi ? On n’est pas heureux seul.»
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr