HRW : « Ils les ont tués comme si de rien n’était »- 2ème Partie : Des civils brûlés vifs !

Publié le par thruthway

Le besoin de justice pour les crimes post-électoraux en Côte d’Ivoire


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Dans cette deuxième partie, d’une suite de révélations sur les crimes post-électoraux, nous allons vous montrer  avec de nouveaux éléments de preuves (témoignages, images, vidéos, périodes précises, lieux, avec les noms de commanditaires) comment les forces pro-ouattara ont brûlé et égorgé des civils dans la commune d’Abobo

 

Pour ne pas nous taxer d’être partisans, nous allons nous appuyer exclusivement sur un document produit par Human Watch Right (HWR), une ONG américaine financé en grande partie par un Goerges Soros, un soutien d’Alassane Ouattara. (Pour en savoir plus sur ce lien Soros- HWR, cliquez ici)

 

 

 

Forces pro-Ouattara

 

Meurtres de civils dans le village d’Anonkoua

 

Aux environs de 2 heures du matin le 7 mars, plus de 60 combattants pro-Ouattara ont attaqué le village d’Anonkoua-Kouté, situé tout près de leur fief militaire d’Abobo à Abidjan. Anonkoua est un village habité principalement par des membres de l’ethnie ébrié, qui soutenaient largement Gbagbo. Human Rights Watch pense, d’après les entretiens menés avec des témoins et des habitants du quartier, que les assaillants appartenaient au Commando invisible (composés de miliciens pro-ouattara, avec pour chef le putschiste Ibrahim Coulibaly dit IB). Selon les témoins, les assaillants descendaient d’Abobo PK-18, qui était la base du Commando invisible de fin février à fin avril.

 

Comme il a été précisé, le Commando invisible luttait contre Laurent Gbagbo mais opérait probablement en dehors de toute chaîne de commande d’Alassane Ouattara et de Soro ; pour de nombreuses personnes, leur commandant n’était autre qu’IB Coulibaly, rival de longue date de Soro, tué le 27 avril au terme d’une lutte intestine après l’arrestation de Laurent Gbagbo.

 

Le 6 mars, des affrontements avaient eu lieu dans cette zone entre les forces de Laurent Gbagbo et le Commando invisible. Des victimes de l’attaque du 7 mars, ainsi qu’un combattant du Commando invisible, ont expliqué à Human Rights Watch que les forces pro-Ouattara pensaient que des armes avaient été laissées dans le village par les forces pro-Gbagbo. Toutefois, il semblerait que les assaillants aient tué des civils au hasard et incendié une grande partie du village au lieu de se mettre en quête d’armes. Human Rights Watch a interrogé quatre victimes d’Anonkoua-Kouté et a pu confirmer la mort de neuf civils, dont deux femmes qui ont été brûlées. L’une des victimes a déclaré à Human Rights Watch :

 

« Je pouvais entendre des tirs de fusils, et les gens du village ont commencé à crier. Je suis sorti pour voir ce qui se passait, et je suis tombé sur quelqu’un qui m’a attrapé et a demandé un mot de passe. Je ne le connaissais pas, alors il a pointé son fusil à canon scié sur moi à deux mètres de distance et il a tiré. J’ai lancé mon bras vers le fusil juste au moment où il tirait et des chevrotines ont giclé dans mon bras et mon cou. Je suis tombé par terre et je suis resté couché en faisant le mort. Je les ai vus massacrer le village tandis que j’étais couché là. [...] Les rebelles étaient tout habillés de noir. Certains d’entre eux portaient des cagoules, d’autres avaient des bandanas. Ils tambourinaient sur les portes des maisons et ne cessaient de répéter : « Nous sommes ici pour la guerre, nous ne sommes pas ici pour nous amuser », et ils demandaient où les gens cachaient des armes tout en les frappant et en les tuant.

 

À une maison proche de la mienne, une femme a refusé d’ouvrir la porte. Ils ont lancé des bouteilles allumées qui avaient été trempées dans de l’essence, et la maison a pris feu. Une femme est sortie en courant en hurlant ; elle était en feu. Elle est morte plus tard ce jour-là. Je les ai vus attraper un autre de mes voisins et lui tirer dessus à bout portant. C’était vraiment de la barbarie ».

 

Voici la preuve en image et en vidéo de ce témoignage (cliquez ici)

 

Un autre témoin a affirmé avoir vu les forces pro-Ouattara égorger son père de 72 ans. Au moins 15 maisons ont été incendiées, selon plusieurs habitants, et le village entier a été abandonné.

 

En outre, les forces pro-Ouattara— qui, selon des témoins, des victimes et des habitants du quartier, seraient composées du Commando invisible d’IB Coulibaly et de combattants des Forces nouvelles fidèles à Soro, d’après l’emplacement précis des attaques— ont menacé et déplacé des partisans supposés de Laurent Gbagbo à travers tout Abobo et Anyama.

 

Le 8 mars, un membre du groupe ethnique Bété a indiqué que des soldats pro-Ouattara avaient fracassé sa porte et saccagé sa maison à Abobo. Ils ont pointé leurs armes sur lui et dit qu’il était un « Patriote », menaçant de le tuer. Des voisins sont intervenus en sa faveur, ce qui, selon la victime, lui a sauvé la vie, mais les assaillants lui ont malgré tout volé tous ses biens. La victime, comme des milliers d’autres, a fui pour se réfugier dans une zone qui se trouvait toujours sous le contrôle de Gbagbo.

 

Exécutions sommaires de membres détenus des forces de Gbagbo

 

Human Rights Watch a documenté les exécutions sommaires de 11 membres des forces armées (…) fidèles à Gbagbo entre le 1er et le 10 mars. Dans sept cas, selon des témoins, des véhicules ou des individus à pied ont été arrêtés à des postes de contrôle des forces pro-Ouattara à Abobo afin de chercher des armes. Lorsque les combattants pro-Ouattara ont trouvé une arme et « jugé » que la personne était un combattant pro-Gbagbo, ils ont tué le détenu désarmé. D’après Human Rights Watch, les auteurs de cet acte auraient été des combattants de Coulibaly et de Soro, qui opéraient à cette période avec des milices composées de jeunes issus de la population locale.

 

Un combattant pro-Ouattara à Abobo— qui a déclaré appartenir au Commando invisible— a mentionné à Human Rights Watch quatre exécutions auxquelles il avait pris part.

 

Le 2 mars, une ambulance a été stoppée et ses compagnons combattants ont indiqué qu’ils avaient découvert des kalachnikovs lors de la fouille, le chauffeur a alors été arrêté. Le 5 mars, le combattant pro-Ouattara a expliqué qu’il avait trouvé trois personnes avec des armes qui passaient à pied un poste de contrôle près d’Anonkoua, sous-quartier d’Abobo. Dans les deux cas, le combattant pro-Ouattara a assuré avoir amené les détenus à un officier supérieur, ce qui indique une organisation et une chaîne claire de commandement parmi les combattants. Après avoir été détenue, la personne a été soumise à un « interrogatoire intense », puis « neutralisée », selon le combattant. Un témoin de l’exécution de trois autres personnes soupçonnées d’appartenir aux forces fidèles à Gbagbo a expliqué à Human Rights Watch :

 

« Le lundi 6 mars, je me promenais dans Abobo lorsqu’un 4x4 noir est tombé sur un poste de contrôle. Les membres des Forces nouvelles (des combattants pro-soro) qui se trouvaient là ont arrêté la voiture et l’ont fouillée. Ils ont trouvé trois kalaches ainsi que des tenues des forces de sécurité. […] Les gars des FN ont brandi les kalaches, et immédiatement dix autres FN sont tombés sur la voiture. Ils ont saisi les trois personnes qui se trouvaient à l’intérieur et les ont jetées à terre, les frappant avec de longues planches et les armes qu’ils venaient de saisir. Ils ont déchiré leurs vêtements et tandis que certains d’entre eux continuaient à les frapper, d’autres ont attrapé des pneus et les ont entassés sur eux. Les gars des FN ont alors versé de l’essence d’un récipient et ont mis le feu au tout. On pouvait voir bouger les jambes des gars de Gbagbo tandis qu’ils brûlaient, toujours frappés par les soldats des FN. ».

 

Lors d’un autre incident survenu le 7 mars, des forces pro-Ouattara ont détenu quatre chefs présumés des milices à Abobo et les ont sommairement exécutés. Des témoignages dignes de foi ont indiqué que deux personnes ont été capturées puis utilisées pour tendre un piège à des chefs plus importants. Les forces pro-Ouattara les ont ensuite tous exécutés. Human Rights Watch a pu voir les images vidéo du corps de « Lamté », un chef de la milice dans cette zone impliqué (selon eux) dans des meurtres post-électoraux contre des partisans d’Alassane Ouattara. Il avait eu la gorge complètement tranchée. Dans la vidéo, une autre victime avait été empalée avec un pieu.


Pour la troisième partie, cliquez ici    et la première partie,  ici

Publié dans Droit de l'homme

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