Impunité en Côte d’ivoire, un expert de l’onu en colère… La situation de Mme Gbagbo au nord

Publié le par thruthway

http://linfodrome.com/images/articleimg/5065/_thumb2/Doudou-Diene.jpg

 

 

 

Doudou Diène, expert indépendant de l'Onu sur la situation des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire, n'est pas du tout content du régime Ouattara. Il a fustigé, le vendredi 12 octobre 2012, au cours d'une conférence de presse, à Abidjan, le climat d’impunité qui règne en Côte d’ivoire depuis que le camp Ouattara a pris le pouvoir. L’exemple de l'attaque meurtrière du camp de déplacés de Nahibly à Duékoué en juillet 2012 qui est jusqu’à cette sans suite judiciaire.

 

L'émissaire onusien d'appeler à mettre fin à l'impunité en Côte d'Ivoire après la crise de 2010-2011. « Personne n'a été arrêté parmi ceux qui ont perpétré cette attaque sur le camp de réfugiés », a dénoncé Doudou Diène à l'issue d'un séjour en Côte d'Ivoire. « La justice doit encore approfondir son travail », a-t-il demandé.

 

Il faut signaler que le 20 juillet dernier, la ville de Duékoué (ouest) a été le théâtre de graves violences. Après le meurtre de cinq personnes dans un quartier peuplé surtout de Malinké (ethnie réputée favorable à Alassane Ouattara) par des hommes armés non-identifiés, la milice des chasseurs traditionnels pro-ouattara (les dozos), aidée de jeunes burkinabés et malinkés armés pour l’occasion, se sont rendus dans le camp de déplacés voisin de Nahibly (abritant surtout des autochtones guéré, considérés comme proches du président Laurent Gbagbo), alors que les forces onusiennes et des Frci (forces pro-ouattara) y assuraient la garde. Des centaines de jeunes, enfants et femmes qui habitaient ce camp, seront égorgés, violées ou brûlés vifs. Des déplacés rescapés de ce génocide planifié, font état d'un bilan nettement plus lourd que les six morts annoncés en juillet par l’onuci et le régime d’Abidjan, et accusent des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci, forces pro-ouattara) et des chasseurs traditionnels "dozos" d'avoir laissé faire l'attaque contre le camp ou d'y avoir participé. D’ailleurs ce sont ces frci et ces dozos aidés des autorités locales qui vont de dissimuler les corps pour éviter d’être accusés de génocidaires.

 

Malheureusement pour eux, des corps ont commencé à être découverts. Six corps viennent d’être retirés, jeudi dernier, d'un puits dans un quartier de Duékoué. Le procureur de la région dit avoir ouvert une enquête. Mais les propos de Fodjo Abo, Directeur de cabinet du ministère délégué auprès du Premier ministre de Ouattara, Garde des sceaux, en charge de la Justice. : « Rien ne nous dit que ces corps sont liés aux événements de Nahibly. Nous n'avons pas la preuve », nous situe déjà sur l’issue de cette enquête dont l’objectif n’est rien d’autre que d’innocenter le camp Ouattara.


Chargé de rendre compte de sa mission au Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, Doudou Diène a exhorté le régime Ouattara à mettre fin à « une culture d'impunité ». Il a estimé que la justice devait poursuivre « tous ceux qui ont commis des crimes » durant la dernière crise, « quelle que soit leur tendance politique ».

 

Doudou Diène a confirmé que la première Dame Simone Gbagbo, en détention à Odienné, avait été déplacée de la villa où elle réside habituellement. « L'information était venue chez les responsables de la sécurité que les gens étaient en train d'aller vers Odienné. Et que ça pourrait soit nuire à Mme Gbagbo soit provoquer d'autres situations », a expliqué le conférencier. L'épouse de l'ex-chef de l'Etat ivoirien a confié, selon M. Diène, que ce déplacement l'a « fragilisée sur le plan de la santé ». Une phrase qui en dit long….

 

Mais, il a soutenu que Mme Gbagbo est revenue dans la villa où elle vivait. L'expert indépendant de l'Onu a insisté pour que « le droit à l'information soit un des piliers de la reconstruction démocratique ». 

 

Source : L’inter

Publié dans Droit de l'homme

Commenter cet article