L'offensive des forces pro-ouattara infructueuse, "IB" et son commando toujours invisibles!
"On ne sait pas où il est!": l'aveu est d'un commandant des forces pro-Ouattara, en pleine
opération mercredi contre le "général IB" et son "commando invisible", dans son fief d'un quartier nord d'Abidjan, pour le forcer à déposer les armes.
"On poursuit les opérations", ajoute un peu frustré le commandant Issiaka Ouattara, dit "Wattao", après environ une heure de tirs à l'arme lourde et légère au coeur du secteur "PK 18", aux confins d'Abobo et d'Anyama.
La zone a été désertée tôt le matin par ses habitants et seules quelques très rares personnes sont restées terrées chez elles.
Vers 10H00 (GMT et locales) des dizaines de pick-up des Forces pro-ouattara, certains surmontés de mitrailleuses lourdes, ont convergé vers "PK 18", avant de se scinder en plusieurs colonnes et d'attaquer le fief d'Ibrahim Coulibaly, qui se fait appeler le "général IB".
Dans leur "offensive" les FRCI aux uniformes disparates n'ont rencontré quasiment aucune résistance.
A plusieurs reprises, la confusion a régné lors du ratissage de la zone. Des éléments FRCI ont cru qu'ils étaient attaqués alors qu'il s'agissait de leurs camarades en progression non loin dans des petites ruelles aux habitations vidées, tirant des rafales de kalashnikov, un peu au hasard, sans
jamais être la cible de tirs.
Assis sur le haut d'une tourelle d'un pick-up, un tireur au canon de 20 mm
actionne soudain son arme de manière intempestive vers un bâtiment lointain
d'où aucun ennemi n'avait été remarqué. Mais le tir s'arrête vite aux cris répétés de "Cessez-le-feu !" lancés par ses chefs.
Les soldats ont fouillé plusieurs maisons. Dans l'une d'elles au moins, ils ont trouvé une cache d'armes: grenades, obus de 80 mm, tube de mortier de 120mm, munitions pour armes légères... Certaines caisses portaient la mention du nom d'un fabricant français et aussi celle du destinataire: Ministère de la défense - Côte d'Ivoire.
A un groupe d'une quinzaine d'habitants qui traversent apeurés une route en retrait de l'offensive, un autre commandant FRCI, Chérif Ousmane, déclare: "C'est la dernière fois qu'on arrive à Abobo et qu'on ne tire pas. Il faut que la vie reprenne normalement. +IB+ c'est fini !".
Dans une maison où une famille est restée enfermé et cachée, le commandant
fera le même discours. "On a peur, on ne peut pas sortir de chez nous. +IB+ ne défend pas
quelqu'un, ce n'est que pour son intérêt. Il est indésirable dans le quartier", a affirmé à l'AFP un membre de la famille.
En début d'après-midi, des FRCI commencent à quitter la zone, non sans laisser toutefois une unité dans le quartier pour la nuit. Parmi les premiers, certains, au volant de pick-up, remorquaient une voiture berline neuve et sans plaque d'immatriculation. Un butin sans doute pris aux proches d'"IB", connus pour posséder de tels véhicules.