RFI dans la cellule du président Gbagbo à la CPI
Radio France internationale (Rfi), va diffuser, à moins d’un changement de dernière minute, un élément peu ordinaire sur les conditions de détention du président Laurent Gbagbo dans sa cellule de la prison de la Cour pénale internationale (Cpi), à la Haye. Il s’agirait d’une interview que la chaîne française a réalisée avec le journaliste Francis Kpatindé, ancien responsable de la Rédaction de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique mais travaillant de nos jours pour des institutions internationales.
C’est lui l’interviewé. L’homme a pu obtenir des autorités de la prison l’autorisation de rendre visite au plus célèbre des pensionnaires de la Cpi depuis novembre 2011. Kpatindé est donc interrogé par le journaliste Cyrile Ben Simon de Rfi sur sa visite dans la cellule du président Gbagbo avec qui il aurait passé trois à quatre heures d’horloge.
Avant-hier, l’information sur la prochaine diffusion de cet élément, confirmée par la représentation de Rfi à Abidjan, a fait le tour des rédactions des médias internationaux représentés en Côte d’Ivoire. Simplement parce que Rfi a réalisé très peu, peut-être jamais, d’entretien avec un visiteur sortant de la rencontre avec un prisonnier de la Cpi.
A l’évidence, malgré les méchancetés déversées sur lui, Laurent Gbagbo reste un prisonnier à part et son cas commence à faire bouger bien de systèmes du vampirisme international. Au sortir de l’élection présidentielle ivoirienne de novembre 2010, un conflit a éclaté sur le résultat du scrutin et la communauté internationale amenée par l’ex-président français Nicolas Sarkozy a préféré la guerre pour renverser Laurent Gbagbo, là où le président sortant proposait le recomptage des voix pour rétablir la vérité des urnes.
La guerre a fait des morts. Le président ivoirien a été bombardé dans sa résidence par la coalition des armées française et onusienne, arrêté et remis à son rival, Alassane Ouattara, qui l’a transféré dans des conditions peu catholiques à la Cpi en l’accusant principalement d’être « co-auteur indirect de crimes contre l’humanité ».
Le président Laurent Gbagbo attend le procès en confirmation ou non de ses charges reporté du 18 juin au 13 août 2012. Son incarcération soulève de plus en plus d’interrogations, de curiosités et de passions partout dans le monde.
César Etou
Source : Notre Voie