VOICI LE DOCUMENT “EXPLOSIF” DU FPI/CNRD REMIS A OUATTARA- 1ère Partie

Publié le par thruthway

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INTRODUCTION

 

Le Front Populaire ivoirien (Fpi) et ses alliés du congrès national pour la résistance démocratique (cnrd) accueillent avec beaucoup d’espoir ce début dialogue républicain à travers l’audience que lui accorde le Président Alassane Ouattara ce jeudi 30 septembre 2011 au Palais de la Présidence. Faisant suite à trois (03) demandes d’audience dont deux (2) émanant du cnrd dans son ensemble et une (1) du Fpi seul, cette rencontre ouvre, nous en sommes persuadés, la voie à la réalisation de la démocratie pleine et entière dans la côte d’ivoire post crise électorale. aussi convient-il d’accorder la plus haute priorité à l’ouverture du dialogue politique pour la restauration de la démocratie dans notre pays.

 

Dès lors, saisissant cette opportunité historique le Fpi/cnrd qui entend pleinement assumer sa position de parti dans l’opposition en toute responsabilité entend exposer sans ambigüités le constat qu’il fait de l’environnement politique actuel. Mais pour éviter un exposé trop «large et éparpillé», il se concentrera sur les préoccupations urgentes liées à la sécurité, à l’Etat de droit et au fonctionnement des institutions de l’Etat, à la réconciliation nationale et au jeu démocratique. Ce faisant, les élections à venir, revêtent pour le Fpi/cnrd, des enjeux de taille non seulement parce qu’elles représentent un repère majeur pour la paix dans notre pays mais aussi et surtout, elles réconcilieront les ivoiriens avec les institutions de la république qu’ils se sont librement données à travers la constitution. Car en vérité, la représentativité d’un parti politique fusse-t-il dans l’opposition se mesure à sa représentation nationale quand la crédibilité des dirigeants d’un Etat se jauge par l’organisation d’élections transparentes, crédibles, ouvertes et acceptées de tous. C’est donc le lieu pour nous de réaffirmer notre doctrine d’accession au pouvoir d’Etat par les urnes et notre disponibilité à assumer notre part dans les prochaines élections.

 

Celles-ci intervenant après une crise post électorale sanglante ne sauraient être une opération toute «banale». C’est pourquoi pour assurer à ces élections et singulièrement à l’élection législative, tout son sens il conviendrait de se concentrer avec sérieux sur trois (3) éléments importants qui en influenceront l’issue. Il s’agit d’abord de l’environnement sécuritaire, ensuite du cadre organisationnel et enfin de l’environnement judiciaire. Ces trois facteurs imbriqués représentent le gage d’une élection réussie dont émaneront des institutions crédibles, acceptées et respectées des citoyens ivoiriens, à des habitants et des amis de la côte d’ivoire.

 

Pour les besoins d’ordre rédactionnel nous présentons les attentes du Fpi/cnrd sur chacune des préoccupations.

 

 

De l’environnement sécuritaire

 

C’est un truisme d’affirmer que la situation sécuritaire est des plus délétère. Des hommes armés se réclamant des Forces républicaines de côte d’ivoire(Frci) ou des chasseurs traditionnels dont l’aire culturelle d’activité était bien circonscrite dans le nord (dozo), paradent dans les centres urbains et ruraux. Il n’existe aucun site habité de notre pays (villages, villes, quartiers, campements) qui ne dispose de son contingent de Frci ou de dozos. Ceux-ci continuent d’occuper des brigades de gendarmeries, des commissariats de police, des cantonnements forestiers et des postes douaniers. Ils font la loi selon leur bon vouloir, s’érigent en «officiers de police judiciaire, procureurs et juges». Dans ces conditions le citoyen est livré à lui-même car le corps préfectoral demeure impuissant devant ces personnes armées et qui se croient investis de tous les pouvoirs y compris celui d’ôter la vie aux populations.

 

Il ne se passe pas de jours sans que les exactions diverses, les tueries et les humiliations ne soient exercées sur les populations. La liberté de circuler est gravement entravée aussi bien pour les personnes que pour les biens. Si cette situation prévalait déjà en zones dites cno avant l’élection présidentielle, elle s’est généralisée depuis la crise post électorale à l’ensemble du territoire nationale.

 

Par ailleurs, les biens, maisons, les plantations des personnes privées sont confisqués par les Frci et les dozos. Pour le Fpi/cnrd, la période électorale est un moment très sensible où par la force d’arguments, les candidats se donnent les moyens d’acquérir l’adhésion du maximum d’électeurs à leur cause. La période électorale est un moment de grande mobilité où les horaires de circulation ne se mesurent qu’à la stratégie de conquête de l’électorat. Les candidats se déplacent à toute heure et selon la disponibilité des électeurs. La nuit n’est pas un obstacle à cette activité et la liberté d’aller et de venir avec les moyens (biens) de déplacement qui sied au candidat et à son équipe est de mise. La trop grande insécurité qui prévaut actuellement dans le pays est à tout point de vue incompatible avec une vie nationale paisible. C’est pourquoi le Fpi/cnrd est fortement préoccupé par la situation délétère qui prévaut depuis avril 2011 et qui perdure aussi s’agissant de la sécurité des personnes et des biens nous faisons deux (2) groupes de propositions. Il s’agit dans l’immédiat

- de procéder au retrait total et au désarmement des Frci et des dozo ; d’encaserner les militaires; de rétablir la police et la gendarmerie dans leur mission de sécurité intérieure. Le FPi/ cnrd voudrait avoir la garantie que pendant la période électorale, par exemple, que ces personnes désarmées ne sortiront pas de leur lit pour empêcher la libre circulation des personnes et des biens, influencer le libre exercice du devoir électoral et pour commettre des voies de fait susceptibles d’entacher la sincérité du vote.

 

Dans le court terme, il faudrait- réactiver les fondamentaux de l’accord politique de Ouagadougou (apo) en particulier l’accord complémentaire IV relatif à la nouvelle armée. Cet accord, seul consensus national autour des forces armées, donnent les éléments pour régler de manière efficace et définitive l’environnement sécuritaire national. Les autorités actuelles n’ayant pas dénoncé l’apo (et n’ont-elles d’ailleurs le droit ?), il convient de prendre des dispositions y inscrites et applicables à tous les corps armés (militaires, gendarmes, policiers, agents des eaux et forêts et agents de la douane, etc.) pour rapprocher des hommes qui se sont combattues et de leur réapprendre à vivre ensemble. C’est une telle approche qui évitera la création d’une armée sur des bases partiales qui peut, certes, satisfaire un camp mais sans jamais assurer la réconciliation des factions de l’armée entre elles, ni la réconciliation de l’armée avec le peuple.

 

Pour nous, toutes les décisions prises depuis l’élection présidentielle et qui se poursuivent actuellement donnent le net sentiment de la construction d’une «armée des vainqueurs» d’une guerre postélectorale. Créer un environnement sécuritaire immédiat et bâtir une armée nouvelle sur la base de l’apo, voilà les ingrédients d’un

environnement sécuritaire favorable non seulement à la tenue d’élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous mais aussi d’un meilleur «vivre ensemble» qui contribuera durablement à la vie démocratique et apaisée dans notre pays.

 

 

De l’Etat de droit et le fonctionnement des institutions de l’Etat

 

Le peuple de côte d’ivoire s’est librement dotée d’une constitution en août 2000 .c’est sur cette constitution que vous avez prêté serment en mai 2011 en jurant de la protéger et de la respecter. Le respect de cette constitution était de mise dans notre pays depuis sa promulgation jusqu’au 19 septembre 2002. L’insécurité, l’absence des administrations régnait les zones centre-nord-ouest (cno). Néanmoins, dans la partie du pays dénommée zone gouvernementale, la constitution ivoirienne était scrupuleusement respectée et protégée et les institutions de la république fonctionnaient.

 

À l’inverse, depuis le 11 avril 2011, il est courant de constater de graves violations de la loi fondamentale ivoirienne. Retenons à titre d’exemples :- le nouveau chef d’état n’a pas déclaré ses biens et continue d’être président du rdr. - la nomination à la présidence du conseil économique et social d’une personnalité qui n’en est pas membre ;- le replacement du président et des membres du conseil constitutionnel dont le mandat était en cours ;- la dissolution de fait de l’assemblée nationale ; en outre, dans le fonctionnement de l’appareil administratif de notre pays, les nominations civiles et militaires se font sur des bases claniques, soit partisanes, soit tribales, excluant toute notion de compétence. Dans la plupart des cas, surtout concernant les conseils d’administration, on n’attend pas les délais règlementaires pour procéder à des remplacements de personnes soupçonnées d’être non membres du clan.

 

Face à ces dérives, le Fpi/cnrd préconise un dialogue politique pour renforcer la gouvernance démocratique dans notre pays et ainsi normaliser la vie publique. Par ailleurs, l’environnement judiciaire se caractérise par ce que les organisations des droits de l’homme qualifient à juste titre de «justice déséquilibrée». Le Fpi/cnrd adhère à ce constat car depuis l’avènement du nouveau pouvoir le 11 avril 2011 suite à la guerre post électorale, la justice ivoirienne s’est acharnée sur les cadres et militants du Fpi/cnrd. De plus, la liberté de presse est mise à mal par le président du conseil national de la presse (cnp).

 

Pendant ce temps, les tueries massives, les exactions, les confiscations de biens, de domiciles et de plantations perpétrées par les hommes en armes (Frci et dozos) proches du pouvoir ne font l’objet d’aucune mesure judiciaire ne serait ce que les enquêtes préliminaires. Même dans l’ouest, notamment à duékoué, où les populations Wê sont confrontées à des tueries massives ciblées telles que rapportées par les organisations internationales des droits de l’homme et l’onuci, il n’y a aucune suite judiciaire. C’est le lieu de donner quelques indications majeures sur des faits marquants qui seront fortement gravés dans l’histoire de nos pays et dans la mémoire collective des ivoiriens et des africains :

-la déportation au nord du président Laurent Gbagbo à Korhogo, de son épouse Simone (Odienné) et de son fils Michel (Bouna) ;

-déportation du président du Fpi affi n’guessan, des cadres du cnrd/Lmp et militants du Fpi au nord-est (Bouna) ;

-la déportation du vice-président du Fpi Sangaré Abou drahamane et de plusieurs cadres du parti et du cnrd à Katiola au centre nord ;

-la déportation du premier ministre aké n’Gbo, économiste émérite de renommée internationale et des membres de son gouvernement à boundiali au nord ;

-le lancement de plusieurs mandats d’arrêts internationaux contre les cadres, ministres et militants du Fpi/cnrd contraints à l’exil dans la sous région ouest africaine où on dénombre près d’un million d’exilés auquel il convient d’ajouter au moins deux millions de déplacés internes ayant fuit les exactions et exécutions sommaires.

-le gel des avoirs des cadres et militants Lmp/cnrd non seulement au plan national et aussi à l’extérieur de la côte d’ivoire ;

- l’incarcération des hauts gradés de l’armée ivoirienne à Korhogo et Abidjan.

 

Ce survol succinct de l’environnement judiciaire pré élections législatives et autre permet de parler d’une véritable insécurité judiciaire dans le pays pour les membres du Fpi/cnrd. Pour se justifier les autorités évoquent la lutte contre l’impunité. Mais l’on est en droit de savoir si dans une communauté humaine il est vrai de considérer qu’il n’ya qu’un camp des fautifs face à un autre des «saints» ? Telle n’est pas notre conviction et plus cela ne correspond à rien de la situation actuelle de notre pays

 

Au demeurant, l’on constate qu’il fallu attendre quatre mois (4) après l’arrestation de Laurent Gbagbo et de son épouse pour lui «coller» le chef d’accusation de crime économique. Son fils, Michel Gbagbo, à qui le ministre de la justice avait trouvé délit de patronyme sur le plateau de tci (télévision ivoirienne du camp Ouattara) écope désormais d’un chef d’accusation d’atteinte à la sûreté de l’état. Chef d’accusation d’ailleurs devenu très générique pour tous les déportés, trois à quatre mois après leur arrestation et leur détention. C’est donc dans un environnement judiciaire crispé et véritablement délétère que les élections législatives sont annoncées. Objectivement que peut on attendre d’un parti politique dont les référents moraux, les inspirateurs, les principaux cadres dirigeants sont emprisonné ou exilés ? Que peut-il valoir si les ressources humaines et financières sur lesquelles ce parti peut compter pour une compétition équitable sont bloquées?

 

 La situation à laquelle le Fpi/cnrd est invité s’apparente à un jeu de perte «si tu ne t’y engages pas tu perds et si tu y renonces tu perds !» dans ces conditions comme le disent les ivoiriens renoncer n’est il pas mieux ?

 

Mais nous ne voulons pas pour autant désespérer de la côte d’ivoire de ses filles et fils, et de ses politiques. C’est pourquoi aussi difficile que soit la situation nous gardons l’espoir dans le discernement et la clairvoyance du Président Alassane Ouattara de mettre un frein à cette machine judiciaire. Ce qui est attendu et qui fonde notre espérance, c’est plus une décision politique. Ainsi, nous suggérons pour un apaisement général, la création des conditions pour :

-la libération du Président Gbagbo Laurent, de son épouse et de son fils ;

-la libération du Président, du Fpi, Pascal affi n’Guessan, du vice- président Sangaré Abou drahamane, des cadres et militants du Fpi/cnrd-Lmp

-la libération de tous les détenus militaires de la crise post électorale;

-le retour de tous les exilés et les déplacés

-l’arrêt de toutes les procédures judiciaires

 

Pour la mise en œuvre de cette noble mission à la fois politique et humanitaire, nous suggérons la prise d’une loi d’amnistie générale et la mise en œuvre de la loi portant financement des partis politiques.

 

1ère Partie.....

 

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Source: Le Temps

Publié dans Actualités politiques

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