Alerte ! L’ouest de la Côte d’ivoire s’embrase…. Le camp Ouattara impuissant.
Bloléquin, 23 mars (AIP)- Le village de Petit-Guiglo dans la sous-préfecture de Tinhou (Ouest, département de Bloléquin, région du Cavally), a été attaqué samedi à l’aube par des inconnus armés, qui ont incendié un quartier de la localité, a appris l’AIP auprès d’habitants de ce village ayant fui pour se réfugier à Tinhou.
A en croire ces témoins, un groupe d’individus armés a lancé un assaut aux environs de 4H du matin contre le village, où ils s’en sont pris aux habitants d’un quartier essentiellement habité par des allochtones burkinabés. La quasi-totalité des habitations de ce secteur a été incendiée.
Petit Guiglo est situé à 15 km de Tinhou, une sous-préfecture non encore fonctionnelle du département de Bloléquin, et à 5 km du fleuve Cavally, frontière naturelle entre la Côte d’Ivoire et le Libéria.
Cette attaque qui intervient dix jours après celle de Zilebly et deux jours après celle de Tiobly, a créé une psychose généralisée au sein des populations de Petit-Guiglo, où le poste de sécurité ne compte que six éléments.
En l’absence du préfet de Bloléquin, le sous-préfet a mis d’urgence sur pied un comité de crise pour l’accueil des déplacés. Aucun bilan n’a encore été communiqué par les autorités sécuritaires et administratives locales.
Ce commando non identifié qui mène ces attaques avait pourtant prévenu dans une déclaration signée de leur '' général '' Guei Flavien, Commandant en chef du MIWRO, dont copie nous était parvenue le mardi 19 mars 2013 à la rédaction du quotidien ivoirien « l’Inter ». Voici en substance ce que dit cette déclaration :
A la communauté internationale et aux autorités ivoiriennes, « seules vos réactions justes, urgentes et sincèrement apaisantes envers nos parents de tout l’ouest pourront nous calmer, faute de quoi, dans les moments et jours qui suivent, nous vous annonçons une forte et puissante odeur de soufre et cela aura cours dans tout le grand ouest. Ne vous méprenez surtout pas sur nos capacités et sur notre détermination à remplir notre mission, surtout pas. Vous êtes avertis… Beaucoup de nos frères Wê et Dan nous ont rejoint dans le maquis et d’autres soutiens de taille s’annoncent encore…
Ivoiriennes, Ivoiriens, amis de la Côte d’Ivoire, communauté internationale, le 13 mars 2013, nous avions produit une déclaration pour vous informer des raisons pour lesquelles nous avions pris les armes contre les frci-dozo et miliciens maliens et burkinabè puissamment armés dans un pays et sur un sol qui ne leur appartiennent pas. Nous avions dit nos objectifs, nous avions fait cas de nos attentes et de nos exigences…
l’absence de réaction des nôtres depuis les atrocités subies n’était pas due à la peur, encore moins à l’incapacité, mais seulement au souci de faire table rase des douleurs et vivre dans la quiétude, en laissant aux autorités compétentes et à la justice le soin de faire leur travail, nous avons volontairement quitté le théâtre des opérations, car notre objectif était dans un premier temps d’interpeller, non sans montrer notre capacité à nous faire justice au cas où », écrit Guei Flavien. Qui s'offusque que leur message n'ait suscité aucune réaction positive de la part des autorités ivoiriennes et de la communauté internationale.
« Mais ne sont-ce pas ces causes qui nous ont contraints à réagir pour interpeller ? Et les mêmes causes produisant les mêmes effets (...), eh bien, ce peuple a décidé de sécher ses larmes lui-même, de bander ses muscles et de reconquérir sa terre, ses maisons et ses biens et de sécuriser ses parents, le régime se montrant encore complice et même instigateur desdites atrocités », menacent-ils. M. Guéi et ses hommes laissent toutefois une porte ouverte à la négociation ; d'où leur seconde déclaration qui, selon eux, a« pour objectif d’interpeller le régime actuel et surtout la communauté internationale, mais cela pour une dernière fois. Car comment comprendre qu’au lieu de prêter l’oreille et de faire droit à la discussion, ce régime se jette dans des représailles honteuses sur des populations désarmées qui ne savent même pas d’où viennent les guerriers invisibles et qui sont-ils ? ». Ils dénoncent la « lâcheté » des « grands combattants » qui prennent « leurs jambes à leur cou quand nous les invitons à une explication civilisée entre gens de métiers » pour ensuite « s'en prendre à des vieillards, des femmes et des enfants ».
Un message apolitique qui dit long sur la détermination de ce commando. Au camp Ouattara de régler le problème de terre dans le grand ouest, un problème qui risque d’embraser toute la Côte d’ivoire et les pays voisins.