EVASION A LA PRISON DE BOUNA: LES EVADES ONT REMIS DE L’ARGENT A DES FRCI… LA PREUVE

Publié le par thruthway

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La capitale de la région du Boukani, Bouna, a connu des moments de tension dans l'après-midi du jeudi 28 juin 2012. En effet, 5 détenus se sont évadés de la prison de la ville, profitant d'un moment de confusion dû à la forte pluie qui s'est abattue sur la ville.

 

Selon des sources proches du milieu carcéral à Bouna, les 5 détenus ont pris la clé des champs mais jusqu'à ce que nous mettions sous presse hier vendredi 29 juin , seulement un prisonnier avait été rattrapé.

 

La prison de Bouna qui avait été réhabilitée à la faveur de la réinstallation du Tribunal mais aussi et surtout pour accueillir les prisonniers politiques proches de l'ancien président Laurent Gbagbo, toujours selon nos sources, connaît des difficultés.

 

Malgré la peinture, les infrastructures du pénitencier restent vétustes et ne garantissent pas une bonne surveillance des prisonniers. Même les fils de barbelés qui entourent la clôture n'ont pas freiné la détermination des prisonniers, qui n'ont pas eu de mal à se soustraire de la prison.

 

Quatre bandits sont donc dans la nature à Bouna. Pourtant, la sécurité avait été renforcée dans cet établissement carcéral avec notamment le déploiement de sept gendarmes à Bouna, quand les prisons avaient commencé à connaître une vague d'évasions. Les gendarmes, venus en renfort aux 11 éléments des FRCI (Forces pro-ouattara) sous les ordres du commandant Morou Ouattara, n'ont pas pu empêcher les 5 détenus de prendre la poudre d'escampette.  Il faut toutefois noter que les prisonniers politiques détenus dans la prison de Bouna, à savoir Pascal Affi N'guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Michel Gbagbo, le fils aîné de l'ancien président, et Lida Kouassi Moïse, incarcéré récemment à Bouna, y sont toujours. Comme leurs camarades de Katiola, ces partisans de Laurent Gbagbo emprisonnés n'ont pas bougé. Mais chose curieuse à Bouna, selon une source bien informée à la prison, les clés du pénitencier sont détenues par des éléments des FRCI alors qu'il y a bien un régisseur et des gardes pénitentiaires affectés dans la ville.

 

S'il est vrai que les circonstances de cette évasion ne sont pas encore connues, il faut noter que la prison n'est pas pleine. « Même quand le juge veut avoir accès à la prison, il faut qu'il ait l'accord des éléments FRCI qui ont les clés », nous a révélé notre source, ajoutant que hier vendredi, les forces de l'ordre qui ont rattrapé le prisonnier étaient obligées d'attendre que le gardien de la clé de la prison revienne de sa promenade, avant de remettre le fugitif en cellule. Plus étrange, il nous est revenu que les 11 éléments des FRCI qui assurent la sécurité du centre pénitencier ne sont ni profilés, ni inscrits dans les fichiers de l'Armée nationale. Pour rappel, la prison de Bouna est la sixième qui enregistre une évasion depuis le début de l'année.

 

Solange KOBLAN

Correspondante régionale

Publié dans Actualités politiques

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