La situation à Abobo après les affrontements d'hier

Publié le par thruthway

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSSCtkFnmp0lwkvDFUgrdPODSvk5RVl1_kEk2vA3KMphcrdFdzJ9wLa commune d'Abobo s'est réveillée ce matin en découvrant des corps sans vies jonchant ses rues. Parmi ces corps on observe trois hommes de couleur blanche de type européen. Selon une source militaire ivoirienne, il s'agit de légionnaires français opérant en appui des autres mercenaires ouest-africains, notamment burkinabes, nigeriens, nigerians, guinéens... engagés par Ouattara.

En plus de l'eau et de l'électricité coupées dans certains quartiers, on note aussi l'interruption du signal de la RTI (la télévision et radio nationale). Selon l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP), cette interruption du signal de la RTI est en réalité due à un acte de sabotage de la rébellion armée installée à Abobo et qui a décidé de rentrer en guerre contre l'armée nationale avec le soutien de la licorne et de l'ONUCI.

En effet dans la nuit de samedi à dimanche, le centre émetteur de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) àAbobo a été coupé « durant les échanges de tirs » entre les Forces de défense et de sécurité et les rebelles pro-Ouattara selon des observateurs. « Il s’agit plutôt d’actes de sabotage » affirme une source proche du ministère de la Communication. « Des agents y ont été dépêchés pour faire le point exact de la situation, et rétablir la transmission normale des émissions dans les prochaines heures » ajoute la même source.

l'AIP nous fait savoir par contre, que "le centre émetteur a été incendié et le signal de la chaîne publique interrompue dans le district d'Abidjan.

Vers 8H30mn, les sapeurs pompiers, accompagnés de policiers de la Brigade anti émeutes (BAE) sont allés éteindre le feu, mais aucun équipement n’a pu être sauvé, a-t-on appris".

Ce qui est certain, la RTI n’est plus visible à Abidjan et ses environs. Toutefois, elle émet toujours et est visible sur le reste du pays. Les émissions peuvent être également captées par satellite à l’intérieur du pays et à l’extérieur.

Toutefois, on déplore la mort de deux techniciens d'astreinte égorgés par les rebelles pro-ouattara. La RTI reste disponible sur le satellite et le web.

Pour mémoire, des hommes en armes avaient tenté le lundi 7 février de prendre le contrôle du centre émetteur de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) à Abobo (Abidjan). Cette tentative avait donné lieu à des affrontements entre les FDS (forces de défense et de sécurité) assurant la sécurité dudit centre et les agresseurs qui avaient été mis en déroute.

Les rebelles pro-ouattara se sont aussi attaqués au dépôt Sotra de la commune en y mettant le feu. Les Bus et les locaux partis en fumée.

Cette situation de guerre qui ne dit pas véritablement son nom, a amené la population à se mettre à l'abri. 

Sacs en bandoulière, baluchon sur la tête, marchant seuls ou en groupes, des habitants en provenance du centre d’Abobo, des quartiers PK 18 et N’dotré ont été aperçus en grand nombre au carrefour Petro-Ivoire du quartier Angré et tout le long du boulevard Lattrille.

« Les tirs se poursuivent, et il devient trop risqué de rester avec la famille dans ces zones ou à tout moment vous pouvez être pris pour cible » explique un chef de famille entouré de son épouse, ses quatre enfants et ses deux neveux. « Nous allons chez mon jeune frère qui habite la Riviéra Palmeraie (Quartier résidentiel). Pour l’heure, c’est calme là-bas, et il est prêt à nous accueillir » ajoute-t-il.

Ceux qui ont plus de chance sont transportés en voiture par des proches qui les recoivent, pour la plupart, à leur propres domiciles. Des aménagements sommaires sont réalisés pour réorganiser la vie dans ces demeures surpeuplées.

Les milliers de déplacés d’Abobo n’ont pas occasionnés de dispositions particulières de la part des pouvoirs publics pour organiser leur accueil. La solidarité familiale a suffit a éviter l’installation de camps de réfugiés à Abidjan.

Sylla Karidja, commerçante à Adjamé et membre du RHDP (Coalition politique pro-Ouattara) ne décolère pas contre les autorités ivoiriennes : « Je ne comprend pas pourquoi Gbagbo s’accroche au pouvoir. C’est à cause de lui qu’on crée tous ces problèmes au pays ».

Jean Guédé, cadre dans une société d’assurance au plateau, proche de la majorité présidentielle estime, que les difficultés actuelles rencontrées par les populations ivoiriennes constituent « le prix à payer pour notre indépendance vis-à-vis de la France. Nous sommes déterminés et nous ferons tous les sacrifices pour obtenir notre liberté. Ouattara a perdu les élections dans les urnes, le processus s’est terminé normalement et le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats. Pourquoi veut-on nous imposer par la force le perdant d’une élection démocratique ? Nous ne l’accepterons jamais. »

Depuis le déclenchement de la rébellion pro-Ouattara en septembre 2002, « c’est la toute première fois que la ville d’Abidjan, connaît le phénomène des déplacés internes » note un observateur.

La rébellion pro-Ouattra a occasionné entre 2002 et 2007, plus de 1 million 700 mille déplacés internes selon les chiffres officiels du gouvernement et des agences du système des Nations Unies. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse, estiment des spécialistes, en raison des violences enregistrées ces derniers mois à Duékoué, Bangolo, Lakota, Divo et Vavoua mais surtout, à cause de la reprise de la guerre sur les fronts ouest (Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Toulepleu), Centre (Tiébissou, Yamoussoukro) et Sud (Abidjan).

Refusant sa défaite constatée par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de proclamer les résultats définitifs des élections présidentielles, Alassane Ouattara depuis son QG du Golf Hôtel tente, en complicité avec l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) et la Licorne (armée française) de renverser le gouvernement ivoirien.

Sources: Directscoop, AIP, A. Toussaint

Publié dans Actualité militaire

Commenter cet article