VISITE DE OUATTARA AU GHANA : LES PREUVES D’UNE GRANDE MASCARADE.
Toutes les occasions sont bonnes au palais pour combler l’impopularité de Ouattara. A l’occasion de sa visite suspecte au Ghana, le régime va organiser une vraie mascarade pour faire croire que des exilés le soutiennent.
La visite de Ouattara au Ghana prévue pour de ce jour, au-delà de son caractère suspect, ne sera rien d’autre qu’un coup de pub gratuit pour Ouattara qui cherche à regeler, mais maladroitement, le problème des exilés Ivoiriens dans ce pays frère. Lesquels réfugiés troublent son sommeil en raison de sa fébrilité malgré les multiples forces armées qui assurent sa sécurité.
En effet, Ouattara a préparé un convoi de cars appartenant à une compagnie de transport bien connue pour le précéder ou l’accompagner dans la capitale ghanéenne. Ces convois, selon nos sources, seront bourrés de badauds, de désœuvrés et autres militants du Rdr qui, dans la confusion, seront présentés comme des exilés qui adhèrent à la démarche de Ouattara et qui le soutiennent. Il s’agira de faire croire que ces «mercenaires» de convoi et de meetings se sont mobilisés d’Accra, pour lui «réserver un accueil triomphal».
Pour accompagner ce grossier montage, un folklore de bruits et de sons divers, agrémenté de motions et de discours préparé pour l’occasion, sera égrené. Tout ce tohu-bohu destiné à être médiatisé donnera l’impression que les exilés ivoiriens au Ghana sont venus en masse accueillir l’occupant du palais d’Abidjan. Et le scénario ne s’arrêtera pas là.
Ouattara, jouant sa partition devant les militants Rdr et les prisonniers en liberté convoyés de Bouaké et Abidjan, va saisir cette occasion pour faire croire à l’opinion internationale que les Ivoiriens, victimes de son régime sanguinaire, qui se sont réfugiés à l’extérieur sont disposés à retourner dans leur pays. Puis il s’efforcera d’expliquer au public que les choses sont revenues à la normale et que les exilés peuvent rentrer en toute «sécurité» au pays. Ainsi, dans une prestation théâtrale de mauvais goût, il proposera tout naturellement de mettre les cars convoyés par ses soins à la disposition des exilés qui veulent rentrer au pays, séance tenante.
Mais les exilés ivoiriens aux Ghana, parmi lesquels de nombreux militaires et cadres de l’opposition sont si bien au fait de l’actualité dans leur pays, notamment les poursuites, les persécutions et les exactions violentes et sanglantes, qu’il ya très peu de chance qu’ils se laissent prendre au piège de Ouattara. D’ailleurs, ceux –ci s’apprêtaient à accueillir la délégation du pouvoir «chaleureusement» avec des sifflets et du chahut, pour dire à Ouattara qu’il n’est pas le bienvenu chez les exilés ivoiriens au Ghana. Mais, les autorités ghanéennes, craignant que leur hôte ne se fasse humilier sur la place publique, ont demandé aux victimes de Ouattara de ne pas manifester leur colère contre le pouvoir installé Abidjan. Ce qu’ils ont accepté par bienséance et par respect pour le pays qui les accueille.
Autant dire que ce ne sont pas des cars de transport gratuits et les applaudissements suscités de badauds qui vont rassurer les exilés quant aux menaces qui planent toujours sur la Côte d’Ivoire qui reste «une destination à risque». Au demeurant, le régime devrait avoir plus de respect pour les exilés ivoiriens au Ghana, qui ont certainement les moyens de rentrer au pays par leurs propres moyens, comme ils sont partis, pour échapper à la mort.
K. Kouassi Maurice
Source : Le Temps