Rentrée universitaire en Côte d’ivoire : Rien d’effectif… Les preuves :

Publié le par thruthway

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2008-2009, 2009-2010,2010-2011 et 2011-2012. Après deux ans d’attente, les quatre générations d’étudiants de première année, et les autres étudiants en année supérieure, qui attendent la réouverture des universités publiques vont encore prendre leur mal en patience. La cérémonie officielle de rentrée universitaire 2012-2013, prévue ce matin à l’université de Cocody en présence de Alassane Ouattara n’étant qu’une pure formalité. Car symbolique, et politique à en croire les organisateurs de la rentrée.

 

Derrière ces bâtiments repeints, de l’Université de Cocody et qui frappent le visiteur à première vue, de nombreux écueils rendent impossible une rentrée effective. Véritablement, rien n’est encore prêt. L’administration des universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé ne s’est pas encore installée. Faute de mobiliers de bureaux et de matériels informatiques. Une grosse anomalie constatée aux directions de la scolarité des universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé qui vont accueillir des milliers d’étudiants à l’inscription. Privée des NTIC, leur existence n’a pas de sens. Ces directions constituent la véritable mémoire de ces universités. A Cocody comme à Abobo-Adjamé, les présidences des universités, les bureaux des doyens d’UFR et d’autres administrations attendent leurs mobiliers. Les salles de travaux pratiques, les laboratoires de recherche sont dépourvus d’équipements scientifiques.

 

La seconde raison qui pourrait amener les autorités académiques à fixer la date de la rentrée universitaire plusieurs semaines après la rentrée officielle, ce sont les copies non corrigées d’étudiants de certaines UFR lors des examens de 2010. Les enseignants ont dû arrêter les corrections en raison des évènements de la crise postélectorale. Il y a également ces délibérations dans des UFR qui étaient en voie d’achèvement en 2010 et qui ont du être stoppées pour ces mêmes raisons.

 

Les cités universitaires toujours occupées par les Frci


Des gamins insouciants, naïfs et innocents, jouent dans la cour d’un des quatre bâtiments de la cité universitaire de Williamsville, dans la commune d’Adjamé. Ils sont chez leurs parents pas comme les autres. Des dozos (ces chasseurs traditionnels venus du nord) et des FRCI qui se sont installés de force dans cette cité aux apparences désormais de cour commune grand format, depuis la prise du pouvoir par Alassane Ouattara, le 11 avril 2011. De nombreuses femmes, probablement leurs épouses ou leurs concubines sont les plus visibles au quotidien.

 

Les anonymes qui déambulent à longueur de journée dans la cour, au rez-de chaussée ne se comptent plus. Cette grande cité universitaire qui a fait la fierté du Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou-A) est tout sauf une cité des étudiants. Une cité toujours occupée par les dozos et les Forces pro-ouattara (FRCI). Des dozos, vêtus de leurs boubous traditionnels sont visibles au second étage de cet immeuble. Depuis plus d’un an, Frci et dozos vivent là, avec leurs familles, dans l’indifférence et l’impunité. Dans cette cité universitaire en ruine (murs délabrée, fenêtres ou portes enlevées ou volées), pillée aux premières heures du renversement du président Laurent Gbagbo par la France.  Au vu et au su des policiers désarmés de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS1) contraints malgré eux de supporter cette cohabitation forcée.

 

Ces dozos se permettent toutes les libertés. Consultations mystiques à l’intérieur et à l’extérieur de la cité, vente de médicaments traditionnels et de gris-gris en plein air (comme nous avons pu le constater hier dimanche 2 septembre 2012, aux environs de 10 heures 30 minutes) hors de la cité, non loin du terrain de fortune de football, racket des populations, violences et voies de fait, intimidations des populations, exactions sur d’honnêtes citoyens. La devanture de cette cité s’est transformée en marché à ciel ouvert. Les étals qu’ils ont installés pour le compte de leurs compagnes se disputent les espaces. Une question de survie. Livrés pour la plupart à eux-mêmes, les dozos et les FRCI qui ont élu domicile dans cette cité, exercent par leurs concubines ou épouses, ou des tierces personnes des activités génératrices de revenus pour survivre.

 

Les cités des 220 logements ( Adjamé), des mariés, de Port-bouêt 1, 2 et 3, de vridi (Port-bouêt), d’Abobo 1 et 2, de Mermoz (Cocody) sont également logées à la même enseigne. Elles ont le même dénominateur commun. La présence des Frci et des dozos armés jusqu’aux dents, mais vomis par le voisinage, des bâtiments exécrables, décoiffés en certains endroits, des chambres sans portes, sans fenêtres. Les populations ont du mal à avaler cette pilule (leur présence en ces lieux) qui constitue une source d’insécurité que de sécurité de par les exactions qui sont monnaie courante. « Je ne sais pas quant ils vont quitter la cité de Williamville. Ils sont imprévisibles. Ils peuvent faire du mal à quiconque à tout moment. Ils peuvent tuer, blesser, enlever, torturer qui ils veulent, n’importe où et n’importe quand. Ce ne sont pas des gens qui ont la maitrise des armes et la maitrise de soi. Ce n’est pas une garantie pour la paix sociale. Ce sont des gens pour la plupart qui n’ont pas été recrutés dans l’armée. Ils ne veulent pas retourner d’où ils sont venus. Tout simplement parce qu’ils n’ont pas eu l’argent que leur a promis le nouveau régime après la guerre de la France contre le régime de Gbagbo. vivement leur départ de toutes les cités » dénonce et recommande S. Coulibaly, un commerçant de Williamville.

 

Quand aux syndicats estudiantins, contraints au silence jusqu’à présent, leurs appels à la libération de toutes les cités universitaires d’Abidjan sont restés vains. La réouverture des cités n’étant pas pour les autorités compétentes une priorité.

 

 

Source: notre voie

Publié dans Education

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